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Les anticorps-drogues conjugués dans les cancers gynécologiques

Résumé : Les anticorps-drogues conjugués font leur entrée en oncogynécologie avec le mirvétuximab soravtansine approuvé dans les cancers de l’ovaire platine résistant exprimant le récepteur au folate. Il s’agit du premier médicament approuvé depuis 10 ans dans cette situation clinique particulièrement difficile. Un développement clinique intensif est en cours avec des ADC ciblant divers antigènes (FRalpha, Trop2, HER2…), chargés avec différentes chimiothérapies (inhibiteurs de tubuline, de topoisomérases) et ce, dans les cancers de l’ovaire, de l’endomètre et du col utérin. On peut raisonnablement anticiper de nouvelles indications dans les 3 prochaines années. Cette nouvelle classe thérapeutique apporte de nouveaux défis, tels que la compréhension des mécanismes de résistance, l’amélioration de leur profil de tolérance (associant des effets indésirables parfois spécifiques mais s’apparentant aussi parfois à des effets de type chimiothérapie) ainsi que l’identification des biomarqueurs permettant de sélectionner les meilleures répondeuses. Comme d’habitude en oncologie, les essais cliniques actuels remontent les lignes et multiplient les associations. De là à détrôner notre carboplatine-taxol? Les paris sont lancés.

J.-S FRENEL

L'es anticorps-drogues conjugués (ADC) se sont révélés comme une approche thérapeutique novatrice et prometteuse dans de multiples cancers. Cette forme de thérapie ciblée combine la spécificité des anticorps monoclonaux avec la puissance des agents cytotoxiques. Les trois composantes principales sont un anticorps monoclonal (ciblant un antigène idéalement surexprimé dans les cellules tumorales et peu présent dans les cellules saines), un agent cytotoxique (appelé également charge utile ou payload, souvent trop toxique pour être utilisé seul), et un lien (linker) qui attache l’agent cytotoxique à l’anticorps. Ce dernier doit être suffisamment stable pour permettre à l’ADC de circuler dans le sang sans libérer prématurément l’agent cytotoxique, mais aussi suffisamment labile pour se dégrader une fois que l’ADC a été internalisé par la cellule cible. Cette revue détaillée explore leur application spécifique dans les cancers gynécologiques.

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