Oncologie gynécologique

Quoi de neuf en oncogynécologie ?
Par le Dr Pauline Corbaux (SAINT-ETIENNE) et le Dr Laurence Gladieff (IUCT ONCOPOLE - CLCC INSTITUT CLAUDIUS REGAU - TOULOUSE)
19 juin 2025
Les signatures HRD en oncogynécologie
Par Mme Emma Donati (INSTITUT DU CANCER DE MONTPELLIER - MONTPELIER) et M. Stanislas Quesada (MONTPELLIER)
15 novembre 2024
Les carcinomes séreux ovariens de haut grade (CSOHG), présentent, dans environ la moitié des cas, un déficit de la recombinaison homologue (HRD). Cette anomalie moléculaire a pour principale cause une altération des gènes BRCA1 et BRCA2. Un statut HRD entraîne des conséquences particulières, dont la principale à l’échelle moléculaire est une instabilité génomique, qui confère une sensibilité accrue aux sels de platine et aux inhibiteurs de la poly (ADP-ribose) polymérase (PARPi).
À la suite de quatre essais majeurs de phase III (PAOLA-1, SOLO-1, PRIMA et ATHENA-MONO), les PARPi ont été positionnés comme un nouveau standard de traitement de maintenance de première ligne des CSOHG, avec un bénéfice différent selon le statut HRD. Le corollaire réside dans le fait que l’évaluation du statut HRD à l’aide de tests moléculaires compagnons (CDx) est un point majeur dans la prise en charge optimale des CSOHG.
Au cours des 2 dernières années, de nombreux CDx ont été développés en alternative au test princeps proposé par Myriad Genetics. Le point clé de la validité de ces tests repose sur une double validation: analytique et clinique. Cette revue a donc pour objectif d’aborder les bases mécanistiques du statut HRD, son impact théranostique dans les cancers de l’ovaire, les CDx utilisables en pratique clinique et un focus sur l’intérêt grandissant du statut HRD dans les cancers de l’endomètre.
Efficacité et tolérance du traitement de maintenance par olaparib-bévacizumab chez les patientes de plus de 65 ans atteintes d'un cancer de l'ovaire avancé- PAOLA-1/ENGOT-ov25
Par Mme Coline Montegut (HÔPITAUX SUD SAINTE MARGUERITE - MARSEILLE) et le Dr Renaud Sabatier (MARSEILLE)
15 novembre 2024
L’étude de phase III PAOLA-1/ENGOT-ov25 a démontré que l’ajout d’olaparib au bévacizumab en entretien, après un traitement de première ligne à base de platine, améliorait la survie globale des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire avancé. 36 % (292/806) des patientes incluses avaient plus de 65 ans.
Elles présentaient moins de mutations BRCA (17,1 % vs 36,7 %), de défaut de recombinaison homologue (34,1 % vs 55,7 %) et avaient moins fréquemment eu de chirurgie d’emblée (42 % vs 55,7 %). Après un suivi médian de 22,1 mois, la survie sans progression médiane dans cette population âgée était de 21,6 mois dans le bras olaparib-bévacizumab vs 16,6 mois dans le bras placebo-bévacizumab (HR: 0,55; IC95 %: 0,41-0,75).
Le gain était comparable à celui observé dans la population plus jeune (22,9 vs 16,9 mois, HR: 0,61; IC95 %: 0,49-0,77). Le taux d’effets secondaires de grade ≥ 3 était comparable entre les différents groupes d’âge, et aucun décès imputable à l’olaparib n’a été retrouvé en population âgée. Des données de vie réelle plus proches de la population âgée observée en pratique courante, doivent être apportées pour confirmer ces résultats.
Les anticorps-drogues conjugués dans les cancers gynécologiques
Par le Pr Jean-Sébastien Frenel (INSTITUT DE CANCÉROLOGIE DE L'OUEST - SAINT-HERBLAIN)
Les anticorps-drogues conjugués font leur entrée en oncogynécologie avec le mirvétuximab soravtansine approuvé dans les cancers de l’ovaire platine résistant exprimant le récepteur au folate.
Il s’agit du premier médicament approuvé depuis 10 ans dans cette situation clinique particulièrement difficile. Un développement clinique intensif est en cours avec des ADC ciblant divers antigènes (FRalpha, Trop2, HER2…), chargés avec différentes chimiothérapies (inhibiteurs de tubuline, de topoisomérases) et ce, dans les cancers de l’ovaire, de l’endomètre et du col utérin. On peut raisonnablement anticiper de nouvelles indications dans les 3 prochaines années. Cette nouvelle classe thérapeutique apporte de nouveaux défis, tels que la compréhension des mécanismes de résistance, l’amélioration de leur profil de tolérance (associant des effets indésirables parfois spécifiques mais s’apparentant aussi parfois à des effets de type chimiothérapie) ainsi que l’identification des biomarqueurs permettant de sélectionner les meilleures répondeuses. Comme d’habitude en oncologie, les essais cliniques actuels remontent les lignes et multiplient les associations. De là à détrôner notre carboplatine-taxol ? Les paris sont lancés.

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