Oncologie digestive
De nombreux traitements ont été évalués afin d’améliorer la prise en charge des patients, sans bénéfice retrouvé sur la survie globale jusque-là. L’étude EF-14, étude de phase III randomisée multicentrique, a évalué les TTFields (Tumor Treating Fields), champs électriques alternés délivrés en continu au moyen d’électrodes
cutanées apposées sur le cuir chevelu, en association à la chimiothérapie adjuvante par témozolomide chez les patients nouvellement diagnostiqués pour un glioblastome supratentoriel.
Il était mis en évidence un gain significatif en survie globale évaluée à 20,9 mois dans le bras expérimental versus 16 mois dans le bras témozolomide seul, tout comme la survie sans progression évaluée à 6,7 mois dans le bras expérimental versus 4 mois dans le bras témozolomide seul. Le dispositif médical permettant de délivrer les TTFields a ainsi obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) en France en février 2023. Les études menées en vie réelle mettent en évidence une observance satisfaisante au traitement et une qualité de vie préservée.
Dans ce contexte, le bénéfice d’un traitement néoadjuvant total selon PRODIGE23 [3] a été démontré pour le CR. Concernant le CC localement avancé (CCLA), le traitement de référence est la chirurgie suivie d’une chimiothérapie adjuvante. En raison d’un risque de récidive élevé (35 % à 2 ans si T4 ou N2) [4], des stratégies néoadjuvantes (NA) sont à l’étude. Ainsi, l’essai de phase III FOxTROT [5] a mis en évidence dans cette situation un taux de récidive plus faible dans le bras chimiothérapie NA en comparaison de la chirurgie première (16,9 % vs 21,5 % ; p = 0,037). Toutefois, dans cette étude, le sous-groupe de patients avec CCLA déficient quant au système de réparation des mésappariements de l’ADN (dMMR) présentait un taux de réponse tumorale plus faible que les autres (pMMR ; 7 % vs 23 % ; p < 0,001).
Traitement adjuvant dans la population générale
Dans le CC de stade III, depuis les résultats de l’essai MOSAIC, la chimiothérapie adjuvante recommandée est une combinaison de fluoropyrimidine et d’oxaliplatine, montrant une diminution du risque de récidive de 23 % par rapport au 5FU seul [2]. L’étude de phase III IDEA a inclus plus de 12 000 patients et comparé la survie sans maladie (SSM) des différents groupes à risque selon la durée de chimiothérapie adjuvante.
Malgré un risque de récidive de 72 %, 42 % des patients transplantés sont indemnes de tumeur après 50 mois de suivi et ont un réel potentiel curatif. Ces résultats suggèrent un changement des pratiques en considérant désormais la transplantation chez des malades ayant des métastases purement hépatiques, non accessibles à une chirurgie de résection, qui répondent bien à la chimiothérapie et dont le primitif est réséqué. Ces résultats valident, en outre, la transplantation comme traitement des MHCCR, considérées jusqu’à présent comme une contre-indication à la greffe.
Ces médicaments, en association avec une bichimiothérapie, ont permis d’améliorer significativement la survie des patients.
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