Inhibiteurs de kinases cycline-dépendantes dans le traitement des cancers du sein en phase précoce : actualités et challenges

Résumé :

Les inhibiteurs des kinases 4 et 6 dépendantes des cyclines (iCDK4/6) ont profondément modifié la prise en charge des cancers du sein hormonodépendants au stade avancé. Plus récemment, l'abémaciclib et le ribociclib ont démontré un bénéfice en association avec l'hormonothérapie adjuvante chez les patients atteints de formes localisées à haut risque de rechute. En revanche, les résultats obtenus au stade néoadjuvant restent plus contrastés.

Pour autant, avec la volonté d'améliorer la survie des patients tout en réduisant le recours à la chimiothérapie, de nombreux essais sont en cours afin d'identifier plus précisément les profils les plus susceptibles de bénéficier de ces thérapies ciblées.

Par ailleurs, l'intégration des iCDK4/6 en situation adjuvante soulève de nouveaux enjeux – notamment la nécessité de repenser les séquences thérapeutiques en cas de récidive – et renforce l'intérêt d'une participation active aux essais cliniques pour guider les choix futurs.

Simon Nannini, Gilles Freyer
POINTS FORTS
  • Chez les patients opérés d'un cancer du sein RH+ à haut risque de rechute, l'ajout de 2 ans d'abémaciclib à l'hormonothérapie adjuvante dans l'essai monarchE a permis de réduire de 34% le risque de récidive à 4 ans.
  • L'essai NATALEE a montré que l'ajout de 3 ans de ribociclib à l'hormonothérapie améliore la survie sans récidive de 25% à 3 ans, y compris dans une population au pronostic intermédiaire.
  • En situation néoadjuvante, les iCDK4/6 ont montré des signaux d'efficacité parfois comparables à ceux de la chimiothérapie, bien qu'une meilleure sélection des patients reste nécessaire.
  • Dans un paysage thérapeutique en pleine évolution, les efforts de recherche collaborative et l'accès aux essais cliniques restent essentiels pour garantir aux patients une prise en charge personnalisée et optimisée.

Impliqués dans la tumorigenèse de certains cancers du sein et les mécanismes de résistance à l’hormonothérapie (HT), les couples cyclines et kinases cycline-dépendantes (CDK) sont devenus des cibles incontournables en onco-sénologie. Initialement évalués au stade métastatique, les inhibiteurs de CDK 4 et 6 (iCDK4/6) ont révolutionné le traitement des cancers du sein hormonodépendants (RH+) [1].

 Trois d’entre eux sont actuellement disponibles en France : l’abémaciclib, le palbociclib et le ribociclib. Au vu de leur bénéfice au stade avancé, ces trois thérapies ciblées ont été évaluées à un stade plus précoce de la maladie, notamment chez les patients à haut risque de récidive, dont 24 à 31 % rechutent à 7 ans malgré une chimiothérapie et une hormonothérapie périopératoires considérées optimales [2]. Actuellement, seuls l’abémaciclib et le ribociclib ont démontré une activité suffisamment significative pour devenir un nouveau standard de traitement au stade adjuvant des cancers du sein RH+ [2, 3]. Pour autant, de nombreux travaux sont en cours pour renforcer la position des iCDK4/6 en phase précoce.

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