Place des anti-angiogéniques dans les différentes lignes du cancer colorectal métastatique

Résumé :

Dans le cancer colorectal métastatique (CCRm), l'angiogénèse joue un rôle clé dans la progression tumorale. L'arrivée de thérapies ciblées anti-angiogéniques, principalement dirigées contre la voie VEGF, a permis d'améliorer significativement la survie des patients traités pour un CCRm. Le bévacizumab, anticorps ciblant le VEGF, est une thérapeutique importante en association à la chimiothérapie en 1re ligne du CCRm non résécable sans instabilité des microsatellites et avec mutation des gènes RAS ou BRAF au sein de la tumeur.

En 2e ligne, les thérapeutiques anti-angiogéniques sont à privilégier et pour les lignes ultérieures, la poursuite de la pression anti-angiogénique a démontré son efficacité chez les patients prétraités avec l’association trifluridine-tipiracil + fruquintinib en L3, puis le régorafénib et le fruquitinib pour les situations ultérieures. Les anti-angiogéniques peuvent entraîner des toxicités cardiovasculaires et rénales, qui justifient une surveillance étroite. Cet article détaille leur place dans les différentes lignes de traitement du CCRm.

Adrien Grancher, David Sefrioui, Frédéric Di Fiore
POINTS FORTS
  • Les anti-angiogéniques sont aujourd’hui incontournables dans la prise en charge du CCRm.
  • Selon la biologie tumorale, le bévacizumab, un anticorps monoclonal anti-VEGF, peut être utilisé chez certains patients de la 1re à la 3e ligne.
  • L'aflibercept, un VEGF-trap, est une option thérapeutique en 2e ligne.
  • Le régorafénib (ITK non sélectif des VEGFR) puis le fruquintinib (ITK sélectif des VEGFR) renforcent l'arsenal thérapeutique en 4e ligne et plus.
  • Leurs toxicités cardiovasculaires et rénales sont, la plupart du temps, gérables et réversibles, et nécessitent une surveillance adéquate et continue par les équipes d'oncologie.

Le cancer colorectal (CCR) est un problème de santé publique majeur et représente le 3e cancer en termes d’incidence et le 2e en termes de mortalité au niveau mondial [1]. Parmi les multiples voies impliquées dans la transformation tumorale, l’angiogenèse via la stimulation de la formation de nouveaux vaisseaux sanguins joue un rôle majeur dans la progression en assurant un apport en oxygène et en nutriments aux cellules tumorales. À ce jour, chez les patients traités pour un CCR métastatique (CCRm) non résécable, les voies de l’angiogenèse peuvent être inhibées par différents agents thérapeutiques selon leurs mécanismes d’action. Depuis maintenant deux décennies et les premiers résultats positifs du bévacizumab (BV), un anticorps monoclonal ciblant le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) [2], les anti-angiogéniques ont été intégrés à l’ensemble des lignes du CCRm et ont permis d’améliorer significativement la prise en charge des patients [3][4][5][6][7].

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