On parle des équipes françaises
Transplantation pour métastases hépatiques de cancer colorectal : un vrai changement dans la stratégie thérapeutique
Par
le Pr René
Adam (HÔPITAL PAUL BROUSSE - VILLEJUIF)
[Déclaration de liens d'intérêts]
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17 avril 2025
Le traitement standard des métastases hépatiques de cancer colorectal non accessibles à la chirurgie (MHCCR), reposait jusqu’à présent sur la chimiothérapie qui offre un espoir limité de survie à long terme. L’essai randomisé multicentrique TransMet avait pour but de comparer la transplantation hépatique (TH) combinée à la chimiothérapie à la chimiothérapie seule, chez des patients ayant des MHCCR isolées et définitivement non résécables. L’objectif principal était la survie à 5 ans. L’essai conclut à la nette supériorité de la TH combinée à la chimiothérapie avec une survie à 5 ans de 73 % vs 9 % pour la chimiothérapie seule.
Malgré un risque de récidive de 72 %, 42 % des patients transplantés sont indemnes de tumeur après 50 mois de suivi et ont un réel potentiel curatif. Ces résultats suggèrent un changement des pratiques en considérant désormais la transplantation chez des malades ayant des métastases purement hépatiques, non accessibles à une chirurgie de résection, qui répondent bien à la chimiothérapie et dont le primitif est réséqué. Ces résultats valident, en outre, la transplantation comme traitement des MHCCR, considérées jusqu’à présent comme une contre-indication à la greffe.
Malgré un risque de récidive de 72 %, 42 % des patients transplantés sont indemnes de tumeur après 50 mois de suivi et ont un réel potentiel curatif. Ces résultats suggèrent un changement des pratiques en considérant désormais la transplantation chez des malades ayant des métastases purement hépatiques, non accessibles à une chirurgie de résection, qui répondent bien à la chimiothérapie et dont le primitif est réséqué. Ces résultats valident, en outre, la transplantation comme traitement des MHCCR, considérées jusqu’à présent comme une contre-indication à la greffe.
RTEP7 : a view to a kill, n'est plus dangereusement vôtre !
Par
le Dr Pierre
Boisselier (ICM - MONTPELLIER)
[Déclaration de liens d'intérêts]
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17 février 2025
L’intensification de la radiothérapie thoracique est controversée chez les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules de stade III. Les précédentes tentatives d’escalade de dose ont été sanctionnées par des toxicités rédhibitoires ou ne se sont pas traduites par des bénéfices en survie.
L’étude RTEP7 a évalué l’efficacité et la tolérance d’une escalade de dose de radiothérapie jusqu’à 74 Gy dans un sous-volume fonctionnel défini par un TEP au fluorodésoxyglucose (18F) en cours de traitement.
Par une replanification en cours de chimio-radiothérapie portant sur un sous-volume tumoral résiduel limité, il a été possible d’augmenter en toute sécurité la dose d’irradiation : la dose médiane au volume cible est ainsi de 73,77 Gy (66,52-73,97) pour le groupe boost et de 65,94 Gy (65,79-66,02) pour le groupe standard (p < 0,0001).
L’étude a atteint son objectif principal de contrôle locorégional dans les deux bras : 77,6 % (IC95 % : 67,6-87,6) dans le groupe boost (jusqu’à 74 Gy en 33 fractions) et 71,2 % (IC95 % : 60,8-81,6) dans le groupe standard (66 Gy en 33 fractions), avec un suivi médian de 45,1 mois. La médiane de survie globale n’est pas atteinte dans le groupe boost, elle est de 43,3 mois (IC95 % : 33,4-NR) dans le groupe standard.
Contrairement aux essais précédents d’augmentation de la dose, il n’a pas été observé de majoration des toxicités aiguës ou tardives dans le bras boost, confirmant l’intérêt de la radiothérapie conformationnelle par modulation d’intensité (RCMI pour 80 % des patients) dans cette situation.
Cette stratégie thérapeutique adaptative moderne, basée sur la RCMI et couplée à une imagerie métabolique largement disponible, a permis un “coup du chapeau” : augmentation de la dose, maîtrise des toxicités et amélioration des résultats cliniques. RTEP7 est la première étude d’escalade de dose qui pose une pierre sûre en oncologie thoracique.
L’étude RTEP7 a évalué l’efficacité et la tolérance d’une escalade de dose de radiothérapie jusqu’à 74 Gy dans un sous-volume fonctionnel défini par un TEP au fluorodésoxyglucose (18F) en cours de traitement.
Par une replanification en cours de chimio-radiothérapie portant sur un sous-volume tumoral résiduel limité, il a été possible d’augmenter en toute sécurité la dose d’irradiation : la dose médiane au volume cible est ainsi de 73,77 Gy (66,52-73,97) pour le groupe boost et de 65,94 Gy (65,79-66,02) pour le groupe standard (p < 0,0001).
L’étude a atteint son objectif principal de contrôle locorégional dans les deux bras : 77,6 % (IC95 % : 67,6-87,6) dans le groupe boost (jusqu’à 74 Gy en 33 fractions) et 71,2 % (IC95 % : 60,8-81,6) dans le groupe standard (66 Gy en 33 fractions), avec un suivi médian de 45,1 mois. La médiane de survie globale n’est pas atteinte dans le groupe boost, elle est de 43,3 mois (IC95 % : 33,4-NR) dans le groupe standard.
Contrairement aux essais précédents d’augmentation de la dose, il n’a pas été observé de majoration des toxicités aiguës ou tardives dans le bras boost, confirmant l’intérêt de la radiothérapie conformationnelle par modulation d’intensité (RCMI pour 80 % des patients) dans cette situation.
Cette stratégie thérapeutique adaptative moderne, basée sur la RCMI et couplée à une imagerie métabolique largement disponible, a permis un “coup du chapeau” : augmentation de la dose, maîtrise des toxicités et amélioration des résultats cliniques. RTEP7 est la première étude d’escalade de dose qui pose une pierre sûre en oncologie thoracique.
Efficacité et tolérance du traitement de maintenance par olaparib-bévacizumab chez les patientes de plus de 65 ans atteintes d'un cancer de l'ovaire avancé- PAOLA-1/ENGOT-ov25
Par
Mme Coline
Montegut (HÔPITAUX SUD SAINTE MARGUERITE - MARSEILLE) et le Dr Renaud
Sabatier (MARSEILLE)
15 novembre 2024
L’étude de phase III PAOLA-1/ENGOT-ov25 a démontré que l’ajout d’olaparib au bévacizumab en entretien, après un traitement de première ligne à base de platine, améliorait la survie globale des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire avancé. 36 % (292/806) des patientes incluses avaient plus de 65 ans.
Elles présentaient moins de mutations BRCA (17,1 % vs 36,7 %), de défaut de recombinaison homologue (34,1 % vs 55,7 %) et avaient moins fréquemment eu de chirurgie d’emblée (42 % vs 55,7 %). Après un suivi médian de 22,1 mois, la survie sans progression médiane dans cette population âgée était de 21,6 mois dans le bras olaparib-bévacizumab vs 16,6 mois dans le bras placebo-bévacizumab (HR: 0,55; IC95 %: 0,41-0,75).
Le gain était comparable à celui observé dans la population plus jeune (22,9 vs 16,9 mois, HR: 0,61; IC95 %: 0,49-0,77). Le taux d’effets secondaires de grade ≥ 3 était comparable entre les différents groupes d’âge, et aucun décès imputable à l’olaparib n’a été retrouvé en population âgée. Des données de vie réelle plus proches de la population âgée observée en pratique courante, doivent être apportées pour confirmer ces résultats.
Elles présentaient moins de mutations BRCA (17,1 % vs 36,7 %), de défaut de recombinaison homologue (34,1 % vs 55,7 %) et avaient moins fréquemment eu de chirurgie d’emblée (42 % vs 55,7 %). Après un suivi médian de 22,1 mois, la survie sans progression médiane dans cette population âgée était de 21,6 mois dans le bras olaparib-bévacizumab vs 16,6 mois dans le bras placebo-bévacizumab (HR: 0,55; IC95 %: 0,41-0,75).
Le gain était comparable à celui observé dans la population plus jeune (22,9 vs 16,9 mois, HR: 0,61; IC95 %: 0,49-0,77). Le taux d’effets secondaires de grade ≥ 3 était comparable entre les différents groupes d’âge, et aucun décès imputable à l’olaparib n’a été retrouvé en population âgée. Des données de vie réelle plus proches de la population âgée observée en pratique courante, doivent être apportées pour confirmer ces résultats.
Amélioration de la prédiction de la réponse histologique complète à la chimiothérapie néoadjuvante dans le cancer du sein triple négatif grâce à l'apprentissage profond fédéré
Par
le Dr Pierre-Etienne
Heudel (LYON)
[Déclaration de liens d'intérêts]
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15 septembre 2024