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RTEP7 : a view to a kill, n’est plus dangereusement vôtre !

Résumé : L’intensification de la radiothérapie thoracique est controversée chez les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules de stade III. Les précédentes tentatives d’escalade de dose ont été sanctionnées par des toxicités rédhibitoires ou ne se sont pas traduites par des bénéfices en survie. L’étude RTEP7 a évalué l’efficacité et la tolérance d’une escalade de dose de radiothérapie jusqu’à 74 Gy dans un sous-volume fonctionnel défini par un TEP au fluorodésoxyglucose (18F) en cours de traitement. Par une replanification en cours de chimio-radiothérapie portant sur un sous-volume tumoral résiduel limité, il a été possible d’augmenter en toute sécurité la dose d’irradiation: la dose médiane au volume cible est ainsi de 73,77 Gy (66,52-73,97) pour le groupe boost et de 65,94 Gy (65,79-66,02) pour le groupe standard (p < 0,0001).
L’étude a atteint son objectif principal de contrôle locorégional dans les deux bras : 77,6 % (IC95 %: 67,6-87,6) dans le groupe boost (jusqu’à 74 Gy en 33 fractions) et 71,2 % (IC95 %: 60,8-81,6) dans le groupe standard (66 Gy en 33 fractions), avec un suivi médian de 45,1 mois. La médiane de survie globale n’est pas atteinte dans le groupe boost, elle est de 43,3 mois (IC95 %: 33,4-NR) dans le groupe standard. Contrairement aux essais précédents d’augmentation de la dose, il n’a pas été observé de majoration des toxicités aiguës ou tardives dans le bras boost, confirmant l’intérêt de la radiothérapie conformationnelle par modulation d’intensité (RCMI pour 80 % des patients) dans cette situation. Cette stratégie thérapeutique adaptative moderne, basée sur la RCMI et couplée à une imagerie métabolique largement disponible, a permis un “coup du chapeau” : augmentation de la dose, maîtrise des toxicités et amélioration des résultats cliniques. RTEP7 est la première étude d’escalade de dose qui pose une pierre sûre en oncologie thoracique.

Article original : Vera P, Thureau S, Le Tinier F et al. Adaptive radiotherapy (up to 74 Gy) or standard radiotherapy (66 Gy) for patients with stage III non-small-cell lung cancer, according to [18F] FDG-PET tumour residual uptake at 42 Gy (RTEP7-IFCT-1402). Lancet Oncol, 2024;25:1176-1187.

P. BOISSELIER

Le traitement du carcinome bronchique non à petites cellules (CBNPC) localement évolué inopérable repose en 2024 sur une association de chimio-radiothérapie à base de platine, suivie d’une immunothérapie adjuvante [1]. Cependant, la récidive locorégionale reste un problème majeur. L’augmentation de la dose d’irradiation est une stratégie pour rendre un traitement local plus efficace.

De la radiothérapie…

Jusqu’aux années 1980, la radiothérapie seule était le traitement standard des CBNPC inopérables. La dose d’irradiation de 60 Gy avait été définie suite à l’analyse conjointe de deux études du RTOG, 7101 et 7302, qui utilisaient les techniques d’irradiation de l’époque [2]. Secondairement, l’association concomitante d’une chimiothérapie a démontré sa supériorité par rapport à une radiothérapie seule [3].

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