Focus sur les soins de support

La qualité de vie des patientes longues survivantes après traitement d’un cancer de l’ovaire

Résumé : Les traitements multimodaux des cancers ovariens sont lourds de conséquences sur la qualité de vie à moyen et long termes avec de la fatigue et des séquelles physiques, psychologiques potentiellement invalidantes. Cependant, à la différence des patientes suivies après un cancer du sein pour lequel de nombreux parcours de l’après-cancer ont été développés, la prise en charge des séquelles et toxicités à long terme après un cancer ovarien n’est pas aussi bien structurée en France à l’heure actuelle. L’identification systématisée de ces séquelles et leur prise en charge précoce sont un enjeu majeur pour la qualité de vie des patientes après un cancer de l’ovaire. Cet accompagnement en soins de support “sur mesure” est à mettre en œuvre le plus précocement possible dès les traitements initiaux, et à poursuivre sur la période de rétablissement en associant au maximum les praticiens de ville qui sont amenés, eux aussi, à prendre en charge ces patientes.

C. DUBOT-POITELON

Centre François-Baclesse, CAEN.

Lévolution de la prise en charge des femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire, des trompes, ou du péritoine a permis d’améliorer leur espérance de vie [1]. Toutefois, les traitements proposés, que ce soit la chirurgie ou la chimiothérapie, peuvent avoir des effets secondaires persistants [2],[3],[4].

Les différentes toxicités et séquelles en lien avec la prise en charge d’un cancer de l’ovaire sont à présent bien identifiées car elles ont été décrites par plusieurs études antérieures [5] (fig. 1). Aussi, nos travaux ont montré, chez les femmes suivies plusieurs années après traitement d’un cancer épithélial de l’ovaire, une fatigue à long terme, des troubles du sommeil, ou encore un syndrome dépressif significativement accrus par rapport aux femmes de même âge indemnes de cancer; les patientes rapportaient également plus de troubles de la sexualité et une neuropathie résiduelle post-chimiothérapie [6]. Des symptômes gynécologiques sont également spécifiquement rapportés. Dans l’étude VIVROVAIRE2 [7], portant sur des patientes à 3 ans d’un diagnostic d’un cancer épithélial de l’ovaire, 2/3 avaient une diminution de la libido; 1/3 ont rapporté une dyspareunie, et la majorité souffrait de sécheresse vaginale alors que moins de 1/3 d’entre elles utilisaient du gel lubrifiant. Ces différents symptômes gynécologiques ont logiquement un impact sur la sexualité des patientes qui se trouve fréquemment altérée [8],[9],[10].

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