Du côté de l'oncogériatrie

Que penser du rapport HAS sur les signatures moléculaires ?

C. FALANDRY1, E. CAROLA2

1 Service de Gériatrie, Centre Hospitalier de la Croix-Rousse, Hospices Civils de Lyon, LYON. SoFOG (Société Francophone d’Oncogériatrie). Université Claude Bernard Lyon 1, Laboratoire CarMeN, Inserm U1060, INRA U1397, INSA LYON. Faculté de Médecine et de Maïeutique Lyon Sud Charles Mérieux, OULLINS. Institut du Vieillissement, Hospices Civils de Lyon, LYON, Auvergne-Rhône-Alpes.
2 Service d’oncologie, Groupe Hospitalier Public du Sud de L’Oise, CREIL. SoFOG (Société Francophone d’Oncogériatrie).

La Haute Autorité de Santé a publié en novembre dernier une “actualisation de la population éligible à l’utilisation des signatures génomiques” en limitant l’accès des signatures moléculaires aux patientes atteintes de cancer du sein de stade précoce, sensibles à l’hormonothérapie (RH+), de statut HER2 non surexprimé aux patientes de plus de 70 ans [1]. Cette décision, basée sur les résultats de plusieurs études, dont l’essai ASTER70/GERICO11, scelle l’idée que de tels scores génomiques ne peuvent être considérés en l’état comme des outils d’aide à la décision dans cette population. Néanmoins, elle exclut symboliquement la population âgée – qui représente un tiers des cancers du sein au diagnostic – d’outils de personnalisation des parcours de soins, alors même que leur pronostic est globalement plus péjoratif et les bénéfices observés des avancées thérapeutiques nettement plus faibles que dans la population plus jeune. Alors que près de 20 000 cancers du sein sont diagnostiqués chaque année après 70 ans en France, il apparaît plus que nécessaire de poursuivre les efforts pour baser les décisions thérapeutiques sur une meilleure connaissance de la biologie tumorale d’une part et de l’hôte d’autre part, au-delà de son âge chronologique. En tant qu’oncogériatres, nous militons pour que, demain, cette décision de la HAS n’aggrave pas encore les disparités d’accès aux soins qui affectent les patientes les plus âgées, et nous soutenons la poursuite des recherches pour identifier demain la place des signatures génomiques dans l’optimisation de leurs parcours de prise en charge.

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