Mise au point commentée

Inhibiteurs des points de contrôle de l’immunité dans le cancer bronchopulmonaire : rationnel et arguments cliniques pour les associer aux anti-angiogéniques

Résumé : Le cancer bronchopulmonaire est associé à un micro-environnement complexe, où les facteurs néo-angiogéniques, par leur capacité à désorganiser la vascularisation locale, sont des médiateurs favorisant la migration tumorale et la maladie métastatique. Récemment ont été démontrés leur rôle immunomodulateur et leur aptitude à induire la résistance aux inhibiteurs des points de contrôle de l’immunité. Inversement, les traitements anti-angiogéniques, qui normalisent la barrière endothéliale et réorientent le micro-environnement tumoral vers un profil immunostimulant, constituent une stratégie d’optimisation de l’immunothérapie lorsque ces deux traitements sont administrés en combinaison. L’activité clinique d’une telle association a déjà été prouvée pour certaines tumeurs. Cette nouvelle approche thérapeutique est en cours de développement dans le cancer bronchique et ce présent article fait un état des lieux exhaustif des résultats des essais déjà publiés.

O. MOLINIER

Les années 2010 ont été, pour l’oncologie thoracique, celles de l’avènement des inhibiteurs des points de contrôle de l’immunité (IPCI). Cependant, l’efficacité durable de ces molécules ne concerne qu’une fraction des patients CBP traités. Des résistances primaires, pouvant être liées à différents mécanismes (charge mutationnelle faible, profils cytokines et activité lymphocytaire peu favorables) sont fréquemment observées. De plus, un échappement aux IPCI chez des patients initialement répondeurs survient dans la plupart des cas (résistance secondaire). Surmonter ces résistances tumorales nécessite donc de combiner plusieurs approches thérapeutiques, comme associer un IPCI à des thérapies susceptibles de réorienter l’immunité présente au sein du microenvironnement tumoral (MET) vers un profil antitumoral. Parmi elles, les traitements anti-angiogéniques (TAA), dont le rôle dans l’immunité antitumorale a été suggéré dans de nombreuses études précliniques et expérimentales, offrent de réelles perspectives.

Impact de la néoangiogenèse sur l’équilibre du microenvironnement tumoral

La présence d’un environnement hypoxique intratumoral génère la sécrétion de facteurs angiogéniques par les cellules cancéreuses, notamment le vascular endothelial growth factor (VEGF) et l’angiopoïétine 2 (ANG 2). Ceux-ci influent sur l’immunité locale en agissant à plusieurs niveaux (fig. 1) [1].

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