Du côté des soins de support

L’oncosexologie en situation adjuvante: apprenons à parler “santé sexuelle”

Résumé : Cancer du sein, chimiothérapie, mastectomie, alopécie, ménopause induite… Peu de place pour l’érotisme, pour l’excitation, dans le champ lexical que nous employons tous les jours en oncosénologie. Si notre objectif principal en situation adjuvante reste la survie sans récidive voire la guérison, l’avènement d’une prise en charge intégrative incluant les soins de support précoces avec l’amélioration de la qualité de vie et des séquelles à long terme, devient un objectif de plus en plus prégnant dans nos décisions thérapeutiques [1].
L’optimisation de ces parcours de soins des cancers du sein, tantôt plus complexes, plus individualisés et/ou plus chroniques, nécessite un accompagnement en soins de support sur mesure, en associant aux historiques de prise en charge des troubles digestifs ou de soutien psychologique par exemple, une nouvelle offre d’aide comme la mise en place d’ateliers d’activité physique adaptée ou la prise en charge des troubles de la santé sexuelle, au vu de l’impact de la maladie et des traitements dans ces domaines jusqu’alors négligés [2].

P. TOUSSAINT

Service Oncologie médicale et Santé sexuelle, Centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard, LYON.

Cancer et sexualité : le mauvais couple

La littérature est riche et le constat unanime : la qualité de vie sexuelle est altérée pendant les traitements, et l’impact perdure longtemps après. Dans les études VICAN5, et plus récemment CANTO [3], [4], il est retrouvé une baisse de libido chez près de 60 % des patientes, une difficulté à se sentir attirantes (43%), une baisse de la qualité ou une disparition des orgasmes (51%), par rapport à leur vie intime avant cancer. Les patientes déclarent une baisse de la fréquence des rapports sexuels dans 63 % des couples, et des rapports moins satisfaisants (39 %), voire des douleurs lors des rapports sexuels chez 31 % d’entre elles, et d’autant plus en cas de traitement médical type chimiothérapie ou hormonothérapie. Si le couple reste le plus souvent soudé et uni, faisant front commun face à la maladie, l’intimité et la complicité sexuelles y sont mises à mal avec des aidants ayant peur de mal faire ou de faire mal, les amants d’hier n’osant plus déclarer les envies d’amour et de relations sexuelles “face au cancer”.

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