Focus sur l'oncogériatrie

Quels sont les nouveaux axes de recherche spécifiques au sujet âgé en oncologie thoracique ?

E. QUOIX

Faculté de Médecine UNISTRA, STRASBOURG.

Lâge médian au diagnostic d’un cancer bronchique est actuellement proche de 70 ans [1]. Ceci est lié à deux facteurs: l’augmentation de l’espérance de vie et celle de l’incidence des cancers avec l’âge. Il y a davantage de non-fumeurs chez les personnes âgées atteintes d’un cancer bronchique primitif, d’autres facteurs de risque ayant pris le pas sur le tabac (qui reste néanmoins un facteur de risque important). Ainsi, la simple avancée en âge [2], avec la baisse de l’immunosurveillance est un facteur de risque majeur. La répartition par type histologique diffère de celle observée chez les patients plus jeunes. Ainsi, chez les personnes âgées, le type épidermoïde est plus fréquent chez les fumeurs et ex-fumeurs dont la consommation était à base de tabac brun et de cigarettes sans filtre [3]. Il est probable qu’au fil des décennies, lorsque les cohortes de fumeurs âgés auront, toute leur vie, fumé des cigarettes avec filtre et du tabac blond, le sous-type adénocarcinome devienne prédominant comme c’est le cas chez les patients de moins de 70 ans depuis les années 90. Autre différence épidémiologique : les mutations somatiques de l’EGFR sont plus fréquentes chez les personnes âgées [4] ce qui vient renforcer la nécessité absolue de les rechercher à tout âge. La nature de la mutation d’EGFR diffère selon l’âge : ainsi, les mutations ponctuelles L858R sont-elles plus fréquentes que les délétions de l’exon 19 chez les patients âgés [5]. Les réarrangements ALK se voient davantage chez le sujet jeune, il n’en demeure pas moins qu’ils existent également chez les sujets âgés. En ce qui concerne les mutations de BRAF, leur fréquence est au moins équivalente chez les sujets âgés et chez les plus jeunes. L’immunothérapie est la deuxième avancée majeure après la découverte de mutations permettant des thérapies ciblées, en ce début de XXIe siècle, avec quelques incertitudes en ce qui concerne son intérêt chez les personnes âgées.

Une nouveauté: le dépistage du cancer bronchique chez les personnes âgées

Chacun connaît les résultats très positifs de l’étude NLST [6] menée aux États-Unis avec une réduction de la mortalité spécifique de 20% chez les patients âgés de 55 à 74 ans et de l’étude européenne NELSON avec une réduction de la mortalité spécifique de 24 % à 10 ans chez les personnes âgées de 50 à 74 ans [7]. Ce qui est intéressant est que la récente recommandation de l’American Cancer Society a élargi les indications du dépistage de l’âge de 50 ans à 80 ans chez les fumeurs et ex-fumeurs à 20 PXA [8].

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